Sunday, February 27, 2011

To be continued


La pâtisserie japonaise est un art en soi, intimement liée à la nature, infiniment subtile et délicate. Un savoureux mélange de riz glutineux et rond entouré de pâte d'anko, Ohagi en Automne deviendra Botamochi à l'équinoxe de Printemps.

Des petits gâteaux servis à l'heure du thé, faciles à réaliser dans une cuisine tropicale hors-saison.


Pour 3 gâteaux :
10g de riz japonais à grains ronds
30g de riz glutineux
40ml d'eau
2 c à soupe de pâte d'azuki
Poudre de sésame blanc
Rincer les 2 sortes de riz, les égoutter. Laisser sécher 1h.
Mettre les riz dans une petite casserole avec 40ml d'eau. Couvrir. Porter à ébullition puis réduire à feudoux et laisser mijoter jusqu'à entendre des petits crépitements. Retirer du feu. Laisser reposer 5mn. Enlever le couvercle, couvrir avec un torchon et laisser refroidir.
Les mains mouillées, modeler 3 boulettes de la taille d'une balle de golf.
Les rouler dans la poudre de sésame blanc.
Humidifier une étamine (ou une compresse stérile).La déplier sur le plan de travail et étaler la pâte d'azuki au centre en une couche épaisse de 5mm. placer une boulette au centre et l'envelopper avec l'étamine. Puis déplier l'étamine, retirer la boulette et recommencer l'opération.
Saupoudrer avec un peu de sésame blanc.
Servir avec un thé vert léger.

Des ohagi très appréciés par toute les générations, que l'on prépare aussi pour les anniversaires...

Wednesday, February 23, 2011

Déjà vu

Il y a peu de temps, l'Ecureuil laissa tomber que la meilleure tarte au thon jamais faite était celle de la "grève".
C'était il y a deux ans. Pendant un peu plus de 5 semaines, tout fût bloqué sur l'île. Une grève générale. Pendant 5 semaines, point d'accès à la grande distribution, on s'est débrouillés comme on a pu, plutôt pas trop mal.
J'en avais tenu la chronique quotidienne. En recherchant la recette de cette "exceptionnelle" tarte au thon (si l'Ecureuil savait .....), j'ai retrouvé des épisodes oubliés, d'étonnantes recettes (c'est fou ce qui me passait par la tête), un peu comme on feuillette un album de famille. C'est l'un des intérêts des blogs aussi. La "Grève du 5 Février", on y pense aussi beaucoup parce que les rayons des supermarchés se vident. Le conflit mené par les dockers n'en finit pas de s'éterniser. A Marseille aussi, les containers s'empilent. Certains font des réserves. De pâtes, de riz, de farine. Je ne pense pas changer mes habitudes. On s'en était plutôt bien sortis. En tous les cas, on a plutôt bien mangé.
C'est sûr que Carrefour et Leclerc vont commencer à tirer une drôle de tête.
L'histoire est là,"Chroniques des temps de Grève" j'ai pas eu le temps de ranger, ça commence par la fin.
Ou au hasard :



Friday, February 18, 2011

Le jour des terrines

Pendant que sur le vieux continent on fait sauter les crêpes, il y a des contrées de ce côté-ci de la mare, un peu plus au nord, où l'on cherche les marmottes. On s'en va voir dans la montagne, si les mignonnes sortent de leur terrier. Une manière de savoir si le printemps arrive. Si elles se pointent mais rentrent chez elle, c'est reparti pour un tour d'hiver. C'est ce jour-là qui n'en finira pas de recommencer pour le cultissime Bill Murray bien avant d'être perdu dans des couloirs tokyoïtes . Un jour sans fin qu'il revivra jusqu'à ce qu'il ait changé, qu'il soit parfait... La Puce en vacances chez elle, c'était un peu comme si on revivait Noël. Alors on a refait des terrines de canard comme là, en ajoutant cette fois les trompettes de la mort tant espérées. Il y avait aussi cette terrine fromagère trouvée chez Hélène, délicieuse vraiment presque addictive. Elle était parfaite, rien à changer.

Un concentré de saveurs mêlant figues, Fourme d'Ambert et beurre, beaucoup de beurre. Incroyable tuerie. Aucune raison de changer sauf si l'on est raisonnable (Je suis capable d'avaler cette terrine toute seule comme une grande.. Oueps 400g de fromage dans 200g de figues et 100g de beurre.....) ou un peu joueur...

J'ai joué avec le tofu. D'abord en remplaçant le beurre par du tofu traditionnel. C'était bon mais différent. Plus sec, on ne retrouvait pas la texture moelleuse qui colle un peu au palais, fait pénétrer tous les parfums dans les papilles. J'ai recommencé avec du tofu soyeux pour obtenir une texture un poil trop humide, qui ne se tenait pas. J'ai recommencé encore jusqu'à retrouver la texture parfaite.

Terrine de Fourme d'Ambert aux Figues
sur une idée d'Hélène du blog Chez Becky et Liz , à ma façon
La recette originale ici
350g de Fourme d'Ambert de bonne qualité
200g de figues moelleuses
50g de tofu soyeux
60g de tofu traditionnel
60g de flocons d'avoine
Baies roses
Egoutter les deux tofu et les envelopper pendant 1h dans du papier absorbant.
Couper les figues en fins morceaux. Débarrasser la fourme de sa croûte et écraser à la
fourchette. Ajouter les deux tofus. Bien mélanger, malaxer même. J'avoue que le plus efficace est de le faire à la main. Ajouter les flocons et pas mal de baies roses.
Mettre en terrine.
Laisser réfrigérer plusieurs heures.

En théorie cela doit pouvoir se garder une semaine. En théorie....
Sur un bon pain de seigle comme le conseille Hélène ou sur des feuilles d'endives.
Le chicon est introuvable ces jours-ci sur l'île.

Avec une salade de chou pommé et des lamelles de poires nashi, c'est pas mal aussi.

Thursday, February 17, 2011

Green Washing

Hier matin, en montant dans ma voiture j'ai pris au vol l'interview d'un agriculteur qui expliquait comment un kg de pommes lui était acheté 17c pour arriver au prix que l'on connait sur les étals de la grande distribution. On le sait, on a vu les agriculteurs venir vendre leurs produits directement. J'ignorais par contre que lorsque le fameux kg de pommes est proposé par la grande distribution à un tarif promotionnel c'est qu'il n'a pas du tout été payé à l'agriculteur.... Ca laisse rêveur.. Surtout quand on voit la même grande distribution en compagnie de son pote de l'agro-alimentaire (celui qui se targue de healthy-food et conseils santé en tout genre) se faire une petite opération propreté en invitant les bloggueurs à poster le même billet en échange de 10 repas pour les restos du coeur.
On n'est pas en train de se foutre de la gueule du monde, là?
Je le dis comme ça parce que je suis un poil énervée. La grande distribution balance chaque jour des kilos de fruits et légumes pour que les étals soient toujours propres et clinquants.... La grande distribution paye ses caissières au lance-pierre , avec des contrats à durée très très courte ce qui doit en pousser plus d'une à faire la queue dans une banque alimentaire pour nourrir sa famille. Et le comble c'est qu'elle se paye une bonne campagne de pub rédemptrice en vous invitant en plus sur place à acheter 5 produits d'une même marque pour offrir un repas... Ca s'appelle pas créer des habitudes d'achat?....
Le prix de revient d'un repas resto du coeur est aux alentours de 95c d'euros. Cela représente beaucoup de donner 10 euros, c'est certain. Mais en y réfléchissant, essayons de diminuer notre note de supermarché d'un euro à chaque fois. Ca ne doit pas être si compliqué.

Tuesday, February 15, 2011

C'est pas Blanche-Neige qui ferait des samossas

J'aime pas trop Blanche-Neige. Toute petite déjà..... On croyait que c'était parce que la marâtre me faisait peur, mais non. C'est la pimbêche qui me fichait la trouille. Avec la sorcière, on savait où on allait. Pas d'ambiguité. Avec Blanche-Neige, j'étais du genre méfiant. C'est vrai ça.... Elle débarque chez les nains. Ok, la vieille veut sa peau. Mais quand même... La voilà qui leur change la vie. "Lavez-vous les dents, faites vos lits. Mangez proprement. Et virez- moi la poussière . Faites-ci, faites-ça." Et puis elle chante. Qu'est-ce qu'elle chante... Elle met tout le monde dans sa poche. Enfin tout le monde, je ne sais pas. Ils ne sont jamais que 7, les nains. Et les autres nains de la forêt?. Qu'est-ce qu'ils en pensent de Blanche-Neige? On ne sait pas. Ils restent bien planqués dans la forêt, à distance. Et puis la fin c'est quand même un sommet d'ingratitude. Bellâtre s'amène, il la sort des limbes et elle se tire. Bye-bye les nains. Débrouillez-vous... Rien à faire des nains. Voilà, j'aime pas Blanche-Neige. J'aurais dû me méfier.
Un jour, on faisait une tourte aux légumes rôtis. Avec la Puce, de passage de ce côté-ci de la mare. Courge, tomates, cives avec une pâte brisée mais pas celle que je fais habituellement. La question était de savoir si on faisait une cheminée ou pas. La Puce, allez savoir pourquoi...l'ambiance douce et chaleureuse du cocon familial, balance que Blanche-Neige elle demanderait à son copain piaf de faire des petits sauts sur la pâte. Et moi de trouver que c'est une excellente idée, tellement charmante et poétique.

Il ne faut pas se fier aux apparences. C'était assez râté. Le fond détrempé rendant le tout fadasse comme un mauvais Walt Disney. Il en restait pas mal. Les légumes étaient bons. La pâte beaucoup moins. On a viré Blanche-Neige et fait des samossas.
Des samossas parce que j'avais, exceptionnellement, des feuilles de bricks.
La Puce a des copains piafs et puis des copains humains. Avec qui elle fait des dîners presque parfaits. Dans ces cas là, elle nous envoie dîner dans la forêt, garde l'Ecureuil quand même et prépare de bricks de ouassous à la crème d'ail... Il restait des feuilles et vous le savez si vous me lisez depuis longtemps, les paquets ouverts à moitié entamés, j'aime pas trop ça non plus.

Samossas aux légumes
Sans être obligé de rater une tourte au préalable, on fera revenir dans un peu d'huile d'olive un oignon, quelques cives, quelques gousses d'ail avec une tomate coupée en dés et des cubes de giraumon. Parfumer l'ensemble avec un peu de gingembre râpé, du curcuma et 1 c à café de curry. Ajouter un piment végétarien (ou lampion sans les graines si on supporte) émincé. Saler, poivrer au goût. Laisser cuire jusqu'à ce que les légumes soient fondants.
Ajouter une poignée de vermicelles harusame, préalablement cuits 1 à 2 mn dans de l'eau bouillante et coupés en petits tronçons.
On obtient une purée épaisse. Laisser refroidir.
Procéder au pliage des samossas comme indiqué sur l'emballage.

Je ne pensais pas que c'était aussi facile, un peu long certes mais facile. Faire cuire quelques minutes de chaque côté dans une huile de pépins de raisins. Utiliser du papier absorbant pour éliminer l'huile.


Un peu pompe à huile mais franchement bon.
L'idéal aurait été une sauce aux tamarins... Mais on n'est pas dans un conte de fées.

Les vermicelles harusame sont des vermicelles japonais fins et translucides à base de fécule de pomme de terre et de maïs.

Monday, February 14, 2011

Rouge

Un soir, j'ai fait des scones irlandais. Pour continuer à explorer la cuisine irlandaise. J'avais dans l'idée d'en faire quelques photos, un petit billet en pensant au projet d' Hélène. Et puis là, juste avant le diner, la coupure de jus... Heureusement les scones étaient cuits. J'ai bien essayé de faire quelques photos à la lueur des bougies.
Tout était rouge, ca ne ressemblait à rien.


Pourquoi s'obstiner? Ca n'avait pas de sens. Il y aurait bien d'autres occasions de refaire ces scones, si bons.
Les jours ont passé. Et puis un soir, à peine avalée ma dernière crêpe, qu'est-ce que j'apprends? Ils arrêtent, se séparent. Tout est fini. Aucun sens. Le truc qui ne ressemble à rien. Puisque c'est comme ça, je sors mes scones en rouge. Un clin d'oeil à un groupe des années 2000.


Irish Soda Scones
390g de farine (moitié complète moitié T55)
15g de sucre de canne
1 c à café de bicarbonate de soude
1 c à café de sel
360ml de babeurre (ou lait avec 1 c à soupe de jus de citron ou vinaigre de riz)
Préchauffer le four à 220°C
Dans un bol mélanger tous les ingrédients secs. faire un puis au centre et ajouter une bonne partie du liquide. Mélanger.
Ajouter du liquide jusqu'à obtenir une pâte molle et humide.
Transférer le pâton sur une surface farinée. Le façonner en un disque et prédécouper en 6 parts triangulaires. Badigeonner d'un peu de beurre et saupoudrer d'un voile de farine.
Cuire 20mn ou jusqu'à ce que la surface soit joliment brune. Insérer une lame de couteau qui doit ressortir sèche. On peut aussi percuter la base du scone qui doit sonner creux.
A déguster encore chaud.

Trop bon
L'Ecureuil prend de plus en plus de plaisir à découvrir ces spécialités irlandaises. Il aime beaucoup ce qu'il appelle du pain. Il y en aura aussi avec des algues. A découvrir plus tard. Dans l'immédiat. Un peu de zique puisque tout est fini. C'est trop triste.





Sauf que dans mon histoire, la lumière revient.

Friday, February 11, 2011

Paroles de Cuisine Framboise

Dans ma cuisine, ça discute, ça contredit, ça s'oppose. Ca donne son avis sur tout, surtout quand il diffère. Ca me plairait de temps en temps d'avoir un panel représentatif à la place de la tribu, sous la houlette d'un bonhomme passe-plat qui s'excuserait toutes les 5 secondes de peur d'avoir interrompu en pleine mayonnaise. Des fois que ça retombe, qu'on s'étonne, s'inquiète même. Des fois qu'on pourrait faire autrement.
Je dis ça mais je m'ennuierais. Et puis comment les croire quand ils diraient que c'est bon. Non, vraiment ça ne me plairait pas, parce que dans le fond, leur avis m'intéresse vraiment.

Débarrassée de ses ventouses, Ursula a de belles gambettes, joliment galbées. La question qui nous agitait depuis quelques heures étaient de savoir si , la ravissant à son eau salée, avant qu'elle ne troque avec cette pauvre Ariel, on la ferait barbotter dans du rouge ou du blanc. Enfin, cela perturbait surtout le panel car j'ai depuis longtemps des convictions que je défendrais farouchement. Le Chowder de Palourdes est blanc crémeux avec bacon (Je laisse le rouge au New-yorkais) et la Fricassée de chatrous se fait au vin rouge et sans lardon (Je laisse le blanc à l'anguille et les lardons à la quiche).
Mais comme je ne suis pas comme certain qui pense qu'il fait tout bien, j'ai quand même lu toute la littérature concernant ce classique de la cuisine antillaise. Le plus souvent, il n'y a pas de vin du tout, assez souvent des lardons. J'ai, cependant, trouvé une recette qui précise qu'on peut, si on le désire, ajouter un quart de litre de vin rouge en fin de cuisson. Dont acte.

Chatrous au vin rouge
1kg de chatrous
le jus de 2 citrons verts (ou à défaut jaunes)
1 morceau de kombu royal (10 cm environ)
2 c à soupe d'huile d'olive
1 oignon moyen
1/2 bouquet de persil plat
3 cives
2 gousses d'ail
3 tomats ou hors-saison 1 boîte de tomates pelées
1 c à soupe de concentré de tomates
1 c à soupe de sucre de canne
2 brins de thym
1 grain de bois d'Inde (piment de la Jamaîque)
1 piment végétalien
300ml de vin rouge
40ml de vinaigre (pour moitié balsamique et xéres)
Sel, poivre du moulin
Pour servir : riz créole et piment lampion


Nettoyer les chatrous. Retirer les poches d'encre si besoin. Laver les plusieurs fois dans de l'eau additionnée de jus de citron. Les égoutter.
Pour attendrir les chairs, on peut soit battre les chatrous pendant 3mn sur le plan de travail avec une planche à découper, (en cas de petite colère, énervement, autre), soit on peut préférer les faire cuire dans un grand volume d'eau avec le morceau de kombu. Une méthode zen qui a le mérite de rendre très facile l'ablation des ventouses. Parce que , il y a de quoi s'énerver, un peu quand même.
Dans tous les livres, on trouvera d'ailleurs cette précision"un peu long à préparer".

Laisser dans l'eau bouillante quelques minutes, le temps de voir les chatrous prendre une teinte violette. Vider l'eau, réserver le kombu, retirer les ventouses et toutes les parties un peu gluante.
Après, c'est assez facile. Couper les tentacules et les corps en petits morceaux. Les faire revenir dans l'huile d'olive durant quelques minutes en remuant continuellement. Puis ajouter l'oignon émincé, les cives découpées, l'ail écrasé, le persil ciselé et le thym émietté. Remuer avant d'incorporer les tomates en dés, le concentré de tomates, le piment entier.
Saler, poivrer, puis verser les vinaigres, le sucre, le vin rouge.
Ajouter le kombu réservé.
Porter à ébullition puis baisser le feu. Laisser mijoter à couvert durant 1h.
Puis enlever le couvercle, et laisser cuire sur feu doux durant 15 à 20mn après avoir retirer délicatement le kombu.
Servir avec du riz créole, des légumes-pays, des bananes jaunes.
Relever avec un piment lampion.

Enjoy.

C'est la 3e fois que je prépare cette fricassée qui était de loin la meilleure.
Les chatrous étaient tendres et fondants, probablement à cause du kombu.




Monday, February 7, 2011

Le temps des caïmites


On ira se promener dans les pays créoles. Pour peu qu'on lève la tête, on verra les grands arbres aux feuilles dorées et vertes, chargés de leurs fruits ronds, violets ou verts. Evidemment, le promeneur ignorant se laissera tenter sous l'oeil amusé de Ti-Jo ou Man Ninotte. Il a les lèvres bien blanches, maintenant et toute collées. On ne mord pas ainsi dans l'espiègle caïmite. Tranchée par le milieu, la pomme de lait montre son coeur étoilé.

Ce serait trop bête de rater ça.
La pulpe est fraîche et suave, légèrement résistante sous la dent.

A la cuiller, c'est préférable.

Si l'on n'y prend pas garde, le temps des caïmites passe sans qu'on s'en aperçoive.

Friday, February 4, 2011

"On ne peut pas se priver du rêve" Andrée Chedid (Entre Nil et Seine)

Pendant les infos, il commencerait à s'agacer, marmonner. Sûr qu'il aurait tempêté sur "Ben Ali et sa clique", sur "Boumarak, valet américain". Il aurait disserté sur la gentillesse du peuple tunisien, la fierté des algériens avant de perdre définitivement toute objectivité sur la question du Moyen-Orient. Il aurait évoqué les tractations secrètes, mis en garde contre les manipulations, aurait fait remarquer, pas si dupe, qu'on ne se préoccupait plus tellement du sort des Ivoiriens, qu'on parlait d'élections pendant que les milices tuaient les gens. Je crois qu'il aurait dit tout ça, désabusé mais jamais résigné, probablement heureux et fier de ce qui se passait, même si...
Après il aurait pris des nouvelles des enfants, sujet bien plus important et demandé ce qu'on mangerait chez moi... Un chili
Un chili??!! (Ca y est.... le voila parti à marmonner) "Tu peux pas faire un couscous comme tout le monde, un vendredi!"
Oueps, il aurait pu dire un truc comme ça.
Ce chili-là avait des saveurs de tajine et pourtant ce n'était pas prévu.


Chili végétarien à ma façon
inspiré par Sheila Lukins... mais pas que
2 c à soupe d'huile d'olive
2 oignons, grossièrement hachés
2 carottes pelées et coupées en morceaux de 1 cm
2 gousses d'ail pelées, émincées
2 c à soupe de poudre de chili
2 c à soupe de cumin en grains
100g environ de patate douce
2 poivrons (rouge et jaune) grillés, pelés, épépinés et coupés en lanières.
1 boîte d'olivettes pelées, hachées
1 c à soupe de sucre de canne
1 c à soupe de thym
300g de giraumon coupé en morceaux
1 christophine
200g de haricots rouges azuki
Sel et poivre noir
1 petite poignée de raisins secs
Persil plat
Coriandre
Jus de citron vert
La veille mettre tremper les haricots. Si comme moi, on ne sait pas encore qu'on va faire un chili, on peut le jour même, mettre les haricots à tremper 1h ou 2 et les faire cuire à l'eau non salée avec un morceau de kombu. Porter à ébullition puis laisser bouillonner pendant 1h30. Quand les azukis sont tendres, les égoutter.
On peut aussi comme Sheila Lukins utiliser des pois chiches en boîte.(Pas de haricots dans la recette originale)
Faire chauffer l'huile à feu moyen dans une grande cocotte. Ajouter les oignons et les carottes. Les faire fondre, en remuant durant une dizaine de minutes. Ajouter l'ail et poursuivre la cuisson, quelques minutes de plus. Réduire le feu. Ajouter poudre de chili et cumin. Faire cuire 1 minute de plus. Ajouter en remuant la patate douce, les poivrons, les tomates et leur jus, le sucre de canne, le thym. Porter le tout à ébullition. Puis réduire le feu, couvrir partiellement et laisser cuire 25 minutes en remuant de temps en temps.
Ajouter le giraumon, la christophine, les raisins et les herbes fraîches .
Rectifier l'assaisonnement. (J'ai rajouté un peu de poudre de chili)
Ajouter en remuant les haricots rouges.
Laisser mijoter sans couvrir une vingtaine de minutes en remuant de temps en temps jusqu'à ce que les légumes soient tendres.
Au moment de servir, presser le jus de citron. Parsemer de coriandre fraîche.
Servir avec du cheddar râpé, du gingembre confit (pourquoi pas...) du yaourt frais, du Corn bread. (Je n'ai pas trouvé de farine de maïs, remplacé par des galettes soufflées de maïs).

Mon chili est habituellement épicé, très épicé et fondant. Celui-ci était épicé certes, mais surtout parfumé, confit avec incontestablement des accents méditerranéens.

Et j'aurais bien aimé remplacé le yaourt par du labneh frais .
Pour faire le labneh, mélanger 5 yaourt à 1 c à café de sel. Placer à égoutter, au frais, à travers une mousseline durant une dizaine d'heures.




Wednesday, February 2, 2011

Chandeleur : Faites sonner le gong



La première fois que j'ai goûté un dora-yaki, je ne me suis pas dit que je mangeais des crêpes. A l'entrée d'un parc, un marchand s'affairait à remplir des dizaines d'empreintes d'un très large plateau. Il versait la pâte dans chaque emplacement , déposait une noix d'anko (la pâte d'azuki ne m'était pas inconnue), recouvrait de pâte et laissait cuire. Ca allait très vite. Les gens se pressaient, souriaient, se courbaient avant de repartir à petits pas pressés, riant beaucoup en mordant dans ce curieux petit coussinet. Sa forme de petit gong lui a donné son nom.


Les japonais en ont fait une de leurs gourmandises préférées. Pour eux, il s 'agit bien de crêpes mousseuses, un peu épaisses. La meilleure façon de se régaler de pâte d'azuki sucrée.


Crêpes sucrées à la pâte d'azuki chocolatée
La recette des crêpes est celle (à peu de choses près) de "La cuisine japonaise"
3 oeufs battus
5 c à soupe de sucre en poudre (3 et de canne pour moi)
1 c à soupe de sirop d'érable (1 de sirop de canne vanillée)
185g de farine T65 tamisée
1 c à café de bicarbonate de soude
Huile végétale neutre pour cuire
Dans une jatte, mélanger les 3 oeufs, le sucre et le sirop. Ajouter la farine ta
misée lorsque le sucre est bien dissous. Remuer pour obtenir une pâte homogène. Couvrir d'un linge et laisser reposer 20mn. Mélanger le bicarbonate de soude avec 10 c à soupe d'eau. Ajouter à la pâte à crêpes.
Faire chauffer un peu d'huile dans une poêle. Retirer l'exces avec un papier absorbant. A feu moyen, verser un peu de pâte au centre . Pour former des petites crêpes de 5mm d'épaisseur, utiliser une empreinte ou bien comme moi, utiliser l'emporte pièce quand la crêpe est presque cuite.

Laisser cuire 2 à 3mn de chaque côté jusqu'à ce que les 2 côtés soient brun doré.
Prendre une crêpe, étaler 2 c à café de pâte d'azuki. Couvrir avec une autre crêpe.
on peut aussi plier une crêpe sur la pâte pour former des demi-gongs.


J'avais rapporté une pâte d'azuki sucrée déjà préparée.
Mélanger 2 c à soupe avec un c à café de crème fraîche et 1 c à café de cacao non sucré de bonne qualité pour un délicieux gong chocolaté.

A lâcher son pot de Nutella...

A travers le monde, les contes et légendes, la chandeleur a souvent symbolisé purification, fécondité et fertilité. On fêtait l'arrivée du printemps, les jours qui rallongent. On s'assurait, on espérait bonnes récoltes et prospérité.
Demain au Japon, ce sera Setsubun. Un fête japonaise pour saluer l'arrivée du printemps. On lancera des haricots de soja par les fenêtres pour chasser les démons et attirer la bonne fortune, en criant.
Oni wa soto! Fuku wa uchi!

Tuesday, February 1, 2011

Topi Tambo

J'ai quelque peu tardé à cuisiner mes topi-pays. Depuis l'Oregon jusqu'à Trinidad, il m'a fallu mener une enquête serrée pour découvrir, en fait de quoi il s'agissait.

Topi Tambo, Sweet Corn Root, Topinambour-Pays ou bien encore Leren chez les hispanophones. Ce sont tous les noms que peut prendre ce petit tubercule en fonction des contrées. Contrées qui restent circonscrites au bassin caribbéen et continent sud-américain.
En Martinique, la culture est assez confidentielle. Cela, je m'en doutais. Après 15 ans , c'est bien la première fois que je rencontrais ce légume. A cela deux raisons : Il est cultivé sur des petites surfaces et son cycle est très long, supérieur à un an. La marchande me l'avait dit que ça ne poussait pas tout le temps. Je n'ai pas trouvé d'argument pour expliquer l'absence de culture à grande échelle. J'ai bien ma petite idée. Le topi-pays est de la famille des Calathéa.
Ce sont des plantes herbacées ornementales aux feuilles immenses et panachées. Le genre de plante qui prend un max de place...pour fournir un tout petit rhizome dans le cas de Calathea Allouia (C'est son nom de science au topi....). C'est peut-être une raison. En Amérique du Sud où il y a un peu plus de place, il semblerait qu'il soit plus fréquent. Je ne parle pas l'espagnol. Je n'ai pas pu consulter la littérature.
Que dire d'autre. On conseillait de le faire cuire à l'eau sans le peler. Les trinidadiens apprécient sa saveur de maïs en salade. Sa texture reste ferme mais pas sèche. Certains le comparaient aux "water chestnuts" présents en Asie.

Je me suis dit que sautés dans la graisse de canard, ça ne devrait pas être mal.
Je les ai bien frottés, nettoyés avant de les faire cuire à l'eau bouillante salée. On m'avait dit 30mn mais au bout de ce temps, c'était toujours aussi dur et presqu' aussi ferme, 1h après. J'ai pensé faire des pâtes.... avant de décider d'arrêter la cuisson, de les éplucher(assez galère) et de les faire sauter dans la graisse de canard avec quelques pousses d'épinards. J'ai mouillé avec un peu de bouillon de légumes. De la même manière que je cuis les navets.

Le navet, ça c'est bon!!!!
C'est vrai que cela sentait le maïs, ce qui est assez curieux car on n'en retrouve pas le goût. C'était plutôt fade sans être déplaisant. La texture était agréable, dense sans être bourrative.
Une expérience à coup sûr. Inoubliable?... Je ne pense pas.

Avec tout ça, je ne connais toujours pas le goût d'un topinambour de là-bas.

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