Monday, January 31, 2011

Affichage sauvage

Au détour du virage, on aperçoit à nouveau la baie. Au-delà d'un vallon. Un bout de campagne, une habitation, quelques vaches, un plan d'eau. Un paysage dont je ne me lasse pas. Scintillant de rosée le matin, doré au soleil couchant. Un champ de canne et en bordure, des flamboyants, plantés régulièrement. Une coupe radicale les a faits rentrer dans le rang mais bientôt ils s'étendront impunément au-dessus de la route. Un spectacle réjouissant qu'un tenancier de la pire espèce vient d'enlaidir sans aucun état d'âme. Le goujat nous informe à grand renfort de pancartes de l'ouverture de son bar à soupes. Une annonce placardée sur le tronc des flamboyants et répétée jusqu'à la nausée. Impossible d'y échapper, il y en a partout.
Je ne sais pas qui est ce personnage. Ce champ est peut-être le sien, les arbres sur son terrain, mais s'il traite ses clients comme son environnement, je n'ai pas très envie d'aller goûter sa soupe.

La mienne est juste parfaite. Je ne vous le dirais qu'une fois.


Velouté de poivron et giraumon, au safran-pays frais
2 c à soupe d'huile d'olive
1 oignon moyen
1 poivron rouge
300g de giraumon (ou autre courge)
2cms de curcuma frais
2 feuilles de combava
1 filet de jus de citron vert
Fleur de sel
Poivre blanc
1 peu de lait de coco
qq brins de coriandre
Faire griller le poivron pour retirer la peau. L'épépiner. Le découper en lanières.
Dans l'huile d'olive, faire fondre l'oignon émincé. Ne pas le laisser se colorer, au besoin mouiller de quelques gouttes d'eau. Ajouter le poivron en lanières. Laisser cuire quelques minutes en remuant toujours avant d'ajouter le giraumon (celui qui ressemble à un kabocha) en morceaux. Mélanger à la cuiller en bois. Peler le curcuma. Le râper dans la cocotte. Couvrir d'eau. Saler, poivrer, ajouter les feuilles de combava. Baisser le feu. Laisser mijoter une vingtaine de minutes le temps que le giraumon soit tendre.
Mixer. Rectifier l'assaisonnement si besoin. Verser un peu de lait de coco. Parsemer de coriandre fraîche et presser un citron vert.
Enjoy

Un petit bol avec cette salade que j'avais repérée dans un de mes livres préférés, Tendacayou.

Je m'en suis juste inspirée, supprimant les gombos. Les gombos, c'est comme le groin de cochon, je ne sais pas si un jour, j'y viendrai....

Salades de pousses d'épinards au safran pays.
Quelques pousses d'épinards mêlées à un petit morceau de curcuma frais, pelé et râpé (à la râpe à gros trous). Une gousse d'ail ciselé en petit bâtonnet. Une vinaigrette avec un peu d'huile d'olive, un jus de lime , un soupçon de sucre de canne. Sel et poivre.


D'autres recettes avec du curcuma en poudre :

Saturday, January 29, 2011

Let's go to the market

Ici, on peut s'improviser marchand d'un jour pour peu qu'on ait un lopin de terre, un arbre fruitier chargé.
Qu'on ait le courage, l'envie, le besoin surtout de s'installer sur le bord de la route pour vendre ses produits. Certains de ces marchands de carrefour sont devenus au fil du temps, de véritables institutions. J'aime aussi les petites marchandes rencontrées par hasard qui me regardent mi-étonnées, mi-amusées quand je leur pose mes questions stupides.. C'est quoi, ça? Je fais cuire comment?
L'autre jour, la marchande m'a répondu sur le ton de l'évidence que c'étaient des topinambours-pays.

Que ça se faisait cuire à l'eau, que c'était bon et comme je m'étonnais de n'en avoir jamais vus, elle me répondit, histoire d'en finir, que ça ne poussait pas tout le temps....
Elle avait aussi du safran-pays mais ça je savais ce que c'était.


Et parmi ses giraumons, il y en avait un différent, tout petit, dense et vert.

On aurait dit un kabocha japonais.
J'étais assez contente de mes trouvailles, me disant que j'allais enfin pouvoir faire cette salade d'épinards au curcuma frais,

qu'il y avait en attente quelques plats et desserts avec le kabocha.

Je me souvenais aussi de cette recette américaine de purée de topinambours avec des poires et du gingembre. Le topinambour est originaire d'Amérique du Nord et quoiqu'on en dise les américains ont une belle manière de cuisiner les légumes.
J'en étais là de mes pensées que je m'empressais de partager avec ma moitié... qui se mit à glousser.
Je suis une fille de la ville, moi et le goût des légumes m'est venu assez tard. Lui est un gars de la campagne. Il connait les topinambours et sait bien que ça n'a pas du tout cette tête-là.

MGN, mais qu'est-ce que j'ai bien pu acheter....
J'ai fini par trouver. Les légumes-pays ne sont pas forcément ceux qu'on croit. Je vous raconte ça demain.
Je vous laisse avec ce reportage. Un marché installé à Hollywood, une institution chaque dimanche depuis des années. Le marché bloque l'entrée du parking d'une école de cinéma, arrivée bien après. La bataille est engagée pour faire déplacer le marché de quelques blocks ce que ne souhaitent ni les producteurs (de légumes...) ni leurs clients.
Une image de l'Amérique que j'aime bien.


What else?
Il y a un chili végé qui mijote. Je crois que ça va être quelque chose..


Thursday, January 27, 2011

L'air de rien

Parfois en cuisine, autant ne rien dire. J'ai d'ailleurs hésité à publier ce billet. On ne sait jamais, si la tribu me lit...
Ils n'aiment pas le miso. Ce qu'ils apprécient par contre, ce sont ces petits paquets multicolores de nouilles instantanées. Ca leur plait beaucoup. Je crois qu'il y a quelque chose de l'apprenti sorcier à jouer avec ces petits paquets carrés. Juste de l'eau chaude à verser. Ils ont leur préférence. Parfum poulet, arôme crevette.
Ce qu'ils aiment par dessus tout, c'est le prix... Imbattable. Moins de 40 centimes. D'ailleurs c'est le jeu, trouver encore moins cher. Le reste, savoir ce qu'il y a dedans, ils s'en moquent un peu ou n'y pensent pas, je ne sais pas.
Moi aussi, j'aime bien jouer. Et j'aime bien les bouillons avec des nouilles dedans. Mais je préfère savoir ce que j'y ai mis. Et comme les garçons s'en fichent, je n'ai rien dit. Ils ont aimé.


Udon en bouillon
1 litre d'eau.
3 cives finement émincées
1 carotte pelée, coupée en petits batonnets
1 branche de céléri en fins tronçons
1cm de racine de gingembre fraîche pelée, râpée
1 c à soupe de shiromiso
4 fagots de nouilles udon
Feuilles de shiso (facultatif)
Poudre de sésame blanc (facultatif)
Piment ou shichimi togarashi (poudre aux 7 épices)
Pour accompagner :
Blanc de poulet rôti,désossé, sans la peau, émincé
Steack mariné dans une sauce soja, émincé et grillé
Tofu ferme en lamelles, préparé comme ICI


Dans la marmite, préparer le bouillon en faisant revenir les légumes dans un peu de matière grasse. Laisser suer quelques minutes sans colorer puis ajouter le gingembre. Remuer un instant avant de verser l'eau (déjà chaude). Porter à ébullition puis baisser le feu. Couvrir et oublier.
Faire cuire les nouilles udon dans un grand volume d'eau non salée. Une fois cuite les rincer à l'eau froide. Réserver.
Au moment de servir, ajouter une c à soupe de miso au bouillon. Pour cela, prélever un peu de bouillon, mélanger au miso puis verser dans la marmite. Remuer mais ne pas laisser bouillir. En même temps, faire cuire la viande ou le tofu ou les deux.
Répartir les udon dans les bols, verser le bouillon, ajouter l'accompagnement qui plait. Parfumer à volonté.



A déguster avec des baguettes
sans hésiter à faire beaucoup de bruit
en aspirant les nouilles.

Les udon sont des nouilles épaisses préparées à partir de farine de blé et d'eau salée. Le plus souvent on les trouve sèches en paquets de 4 fagots.
Pour les cuire, le plus simple est de suivre les instructions du paquet et d'arrêter la cuisson quand elles sont encore un peu fermes si elle sont ajoutées à une soupe.
L'important est surtout de bien les rincer à l'eau froide, une fois cuites, pour retirer toute trace d'amidon.
Classiquement les udon sont servies seules ou avec un accompagnement de légumes. Très rarement avec de la viande. On utilise pour cela plutôt des ramen (celles des petits paquets colorés).





Tuesday, January 25, 2011

Irish potatoes

L'Écureuil n'aime pas les pommes de terre. Cela ne me gêne pas. Il y a pire.
Ne pas aimer.... les pâtes. On a connu ça dans la tribu. Et puis ça passe. Un beau jour, on se met à aimer les pâtes, les pizzas, le fromage fondu... Pourquoi, on ne sait pas. Une histoire de papilles.
Un jour, l'Ecureuil y viendra... Il mangera ses pommes de terre avec plaisir. Pour l'heure, il se veut rassurant et me dit qu'en Irlande, il les mangera même s'il y en a à tous les repas, qu'il commence à bien connaître l'histoire du pays, de sa "Irish Potato Famine", que c'est incontournable et que ce n'est pas la peine de lui en faire goûter avant! Il sera toujours temps sur place. Et peut-être meilleur! Quel culot...;-))))
Comme je n'en fais qu'à ma tête, j'ai préparé un Colcannon. Parce que j'aimais bien la sonorité du mot.

Colcannon
500g de PdT
1/2 chou vert (ici chou pommé i.e local)
2 échalotes
Lait
Beurre
Crème fraîche épaisse
Persil
Cuire les pdt à l'eau bouillante salée, les écraser avec un peu de lait chaud et du beurre.
Faire revenir les échalotes émincées dans du beurre, ajouter le chou en lanières. Laisser à peine 5mn. (J'ai même lu des recettes où l'on ne cuisait pas le chou).
Mélanger l'ensemble. Ajouter la crème fraîche. Beaucoup.
Ciseler du persil et servir aussitôt.

Enjoy

C'est très simple, crémeux, délicieux, même si les pommes de terre ne sont pas irlandaises.
Et comme en Irlande, tout finit (tout commence...) en musique..




Well did you ever make colcannon,
Made with lovely pickled cream
With the greens&scallions mingled
Like a pitcher in a dream
Did you ever make a hole on top
To hold the meltin' flake
Or the creamy flavoured butter
That our mother's used to make
Oh you did, so you did
So did he and so did i
And the more I think about it
Sure the nearer I'm to cry
Oh weren't them the happy days
When troubles we knew not
And or mother made colcannon
In the little skillet pot

Sunday, January 23, 2011

Les Chilis

Un post spécialement dédicacé à A.P du blog Arbouse et Physalis, découvert récemment. J'aime ses photos et la manière de nous raconter sa cuisine. J'aime bien sa cuisine aussi.
Chère A.P,
Je n'aurais malheureusement pas le temps de cuisiner un Chili aujourd'hui (un chili, ça prend du temps) puisque comme tu le sais je passe ma journée en mer. Cependant ,en cherchant dans mes tiroirs, j'ai trouvé de quoi satisfaire tes envies. On ne se connait pas encore très bien mais sache que même si j'aime par dessus tout le poisson cru, les légumes encore croquants, je garde une affection particulière et indéfectible pour les marmites qui débordent, abandonnées sur un coin de gazinière des heures durant. Tu pourras pendant ce temps-là t'adonner à quelques abdos...(ce que tu sembles apprécier). Ou alors regarder un film mais dans ce cas, tu serais sympa de nous en donner le titre surtout s'il est bon comme les sablés aux canneberges. Quant à moi, je retourne sur la grande bleue voir les bateaux faire des ronds autour des bouées.



Bon dimanche. Bon chili.
CFr

Friday, January 21, 2011

Nigel Slater... pour de bon

Week-end de régate pour l'Ecureuil.
Il préfèrerait que le ciel reste gris, surtout l'après-midi. Il dit que le soleil qui décline, modifie trop la surface de la mer, lui change ses repères. Ce qui n'est, pour moi, qu'une vaste étendue d'eau salée scintillante et mystérieuse se révèle être un labyrinthe où il n'y a qu'un passage. Chaque risée, chaque reflet lui parlent, lui montrent le chemin. C'est émouvant de voir son enfant s'épanouir dans un monde qui vous est étranger, de n'y être pour rien. Comme l'amorce de la séparation à venir. Réjouissant aussi de le savoir passionné.
On passera donc le week-end sur l'eau et quoiqu'il en dise, je préfèrerais un peu de soleil,moi.
Ce sera pâtes à chaque repas, évidemment. Pâtes au thon, poulet rôti-penne et pour changer les vraiment bons Spaghetti Bolognese de Nigel Slater parce qu'on est en janvier... Pourquoi compliquer.

Je vous assure que c'est vraiment bon. Vous pouvez me croire, moi qui n'ait pas mangé de spag bolognaise depuis ceux d'ASPIC (). Moi qui ne mange pratiquement plus de viande depuis deux ans, encore moins de boeuf. Un tataki peut-être ou mon Chili.
L'Ecureuil a été moins enthousiaste. Il n'a pas aimé la texture des champignons, trop imprégnés de vin rouge. C'était désagréable. Ses papilles sont aussi acérées que son regard.
Pour lui je n'avais pas ajouté de crème fraîche qu'il n'aime pas dans la tomate. J'avais préparé deux versions. La crème fraîche change tout.


A really good spaghetti Bolognese
de Nigel Slater-the kitchen diaries
50g de beuure
70g de pancetta en petits morceaux
1 oignon moyen
2 gousses d'ail
1 carotte
2 branches de céléri
environ 100g de champignons de Paris
2 feuilles de laurier
300g de boeuf haché (400g dans la recette)
200ml de purée de tomates
200ml de vin rouge
200ml de bouillon végétal
Noix de muscade
200ml de crème fraîche
Dans une sauteuse, faire revenir sans colorer les morceaux de pancetta dans le beurre pendant quelques minutes. Ajouter l'oignon émincé, l'ail écrasé. Puis la carotte épluchée finement coupée ainsi que le céléri.
Laver les champignons (2 gros), ôter les pieds, les peler éventuellement.
Emincer les champignons et les ajouter aux autres légumes avec le laurier. Laisser cuire à feu modéré durant 10 minutes en remuant souvent.
Monter le feu et ajouter la viande. La déliter à la fourchette. Laisser cuire 3 à 4mn sans remuer. Quand la viande dans le fond commence à griller et se colorer, mélanger. Ecraser à la fourchette les morceaux si besoin. Laisser cuire.
Mélanger le bouillon, la purée de tomates et le vin rouge. Verser environ les 3/4 sur la viande. Gratter un peu de noix de muscade. Assaisonner avec du poivre noir. Nigel Slater ajoute du sel mais je trouve que c'est inutile. Il faudrait d'ailleurs utiliser un bouillon peu salé.
Amener à ébullition puis réduire. Couvrir partiellement. Laisser mijoter 1h à 11/2h en remuant de temps en temps. Ajouter du liquide pour éviter que la sauce ne dessèche.
Enfin verser la crème (ou le lait entier), remuer. Laisser cuire 20mn. Vérifier l'assaisonnement.
Servir avec les pâtes et du parmesan.

Enjoy.
Rien à ajouter



Wednesday, January 19, 2011

Trans-At

Encore une journée pluvieuse et froide...

C'est vrai.

Il y a deux jours, je pouvais à ma guise remettre ou enlever mon manteau, laisser mes mains sur un radiateur ou les tendre vers les flammes d'un feu de cheminée. Tous autour de moi s'inquiétaient de savoir si j'étais bien, si je n'avais pas trop froid, si je voulais une couverture en plus. Tant de sollicitude.... Réconfortant.
Ici, quand je dis avoir froid, tout le monde se marre.... Enfin, pas tous. L'Ecureuil a froid. Deux pulls, hier soir.... avec capuche. Mon tendre a froid, aussi. Le malin a choisi la fuite. Il passe à l'Est. Comme ça demain, il se frottera les mains en disant que ce n'est pas imaginable comme il peut faire froid dans ce pays et tout le monde s'en désolera, lui fera une soupe.
Je peux faire la même, à peu de chose près. Remplacer le potimarron par du giraumon. C'est une recette aperçue dans le ELLE. ELLE c'est un genre de dégât collatéral des déplacements transatlantiques de mon tendre. Il me ramène le ELLE.
ELLE m'agace mais je le lis, évidemment.
Dans la recette, on achetait un velouté tout prêt, du mascarpone tout prêt et des oeufs de saumon tout..etc.
Normal , dans le ELLE, les femmes ont les mains prises par un iphone, un ipad, un ibook, une brosse à mascara, une seringue de botox, un canard (?? si, si je suis sûre, un canard), 2,1 enfants. De temps en temps, on peut trouver un moulin à légumes mais plutôt en Mars quand ELLE sent l'appel de la nature. Toujours en Mars.

Trêve de balivernes, à vos moulins.


Velouté de Giraumon aux oeufs de saumon
(A l'Est, velouté de potimarron aux oeufs de saumon)
500g de giraumon
1 c à soupe d'huile d'olive
2 ou 3 grains de Poivre de Tasmanie
Fleur de sel
Bouillon
Lait
Crème fraîche ou mascarpone
Jus de citron
Oeufs de saumon
J'aime assez faire cuire le giraumon au four, coupé en cubes, avec un filet d'huile d'olive et quelques grains de Bois d'Inde au moulin et une légère pincée de fleur de sel. Compter 20 à 30mn dans un four à 180°C. Ca dépend de la taille des morceaux, de la consistance du giraumon.
Au sortir de l'hivernage ici, il peut être encore assez aqueux. L'hivernage, c'est la saison des pluies, des cyclones. Normalement c'est terminé, on devrait être rentré en saison sèche.....
Réduire les morceaux en purée au moulin à légumes ou au presse-purée avec le jus de cuisson
Ajouter le liquide (1/3 de bouillon et 2/3 de lait) jusqu'à consistance désirée.
Le bouillon peut être maison ou cube, volaille ou légumes ou comme pour moi un bouillon dashi (premier)
Choisir le lait qu'on aime. Végétal pour moi (par goût).
Mixer. Utiliser un mixer plongeant qui permet de velouter le potage.
Verser dans les bols.
Ajouter une lichette de crème fraîche épaisse ou du mascarpone et une très grosse cuiller à soupe d'oeufs de saumon.
Un filet de jus de citron.
Les éclats d'un grain de poivre de Tasmanie.

Enjoy.

Classiquement aux Antilles, le velouté de giraumon aux crevettes est un must mais je dois dire que l'association aux oeufs de saumon est incroyable.
L'éclat des oeufs juste frais dans le velouté crémeux et brûlant est à se damner.

What else?
Un petit bain?


Tuesday, January 18, 2011

Right food, right place, right time.

Ainsi commence "the kitchen diaries" de Nigel Slater. Je l'ai ramené dans mes valises. J'ai 5 ans de retard mais qu'importe. Le sel de la vie est d'avoir encore à découvrir, encore et encore.
Cuisiner, manger au rythme des saisons, s'appliquant à trouver la bonne adéquation entre nourriture, lieu, moment et j'ajouterais humeur.
Il faisait vraiment doux ces derniers-jours à Paris. Le manteau était parfois de trop. Si bien que la sensation de froid me surpris ce matin, ici dans ma maison.

Ce n'était pas l'impression d'une fille jet-laguée ; l'Ecureuil aussi partit dans la nuit avec deux épaisseurs.... Et quand le jour se leva, on ne voyait pas Fort de France, la baie était grise, balayée par le vent d'Est. Il a plu beaucoup avant que le ciel ne commence à se déchirer, timidement.

Trop timidement pour envisager autre chose qu'un plat chaud au déjeuner.
Déjeuner même si l'on n'a pas très faim, pour se recaler, synchroniser son horloge interne.
J'ai pensé à un plat très classique de la cuisine végétarienne des moines bouddhistes. Facile à faire, très léger il a l'avantage d'associer la douceur d'un tofu crémeux à une sauce brûlante.

Simplicité, douceur, chaleur que demander de plus.


Tofu frit en sauce dashi
accompagné de légumes sautés
pour 2
1/2 bloc de Tofu soyeux (environ 140g)
1 c à soupe de farine
huile végétale pour friture
La sauce :
1 c à soupe de shoyu
1 c à soupe de mirin
15 cl de second bouillon dashi ou la même quantité d'eau avec 1/2 c à café de dashi-no-moto (voir ici)
1 pincée de sel
Déco : Shiso, gingembre frais
Egoutter le bloc de tofu, l'emballer dans du papier absorbant. Poser un e planche à découper dessus ou une assiette avec un poids. Laisser 30mn jusqu'à absorption complète du liquide par le papier.
Préparer la sauce en mélangeant les ingrédients dans une casserole. A feu moyen, laisser cuire 5mn et réserver.
Préparer des lamelles de gingembre.
Déballer le tofu, le tamponner avec une autre feuille de papier absorbant et découper des petits cubes.
Faire chauffer l'huile. Enrober les morceaux de tofu de farine et les plonger dans la friture. Lorsque la croquette devient brun doré, la sortir et la déposer sur du papier absorbant.
Réchauffer la sauce et la répartir dans les bols. Déposer deux beignets de tofu. Décorer de lamelles de gingembre et de shiso. Servir très chaud.


Légumes sautés
1 oignon, 1 carotte, 1/4 de chou blanc
Huile végétale
3 c à soupe de la sauce préparée pour le tofu frit
1 pincée de sésame blanc en poudre
Eplucher les légumes. Hacher l'oignon, découper des batonnets de carotte et des lamelles de chou. Faire sauter les légumes dans l'huile puis ajouter la sauce dashi. Faire cuire une vingtaine de minutes. Les légumes doivent rester croquants. Saupoudrer de sésame blanc . Ser
vir avec le tofu frit.

Léger, chaud, discrètement coloré comme le temps d'aujourd'hui.

Mon tendre entre deux réunions passa par la cuisine. Le perfide s'inquiéta de savoir si ce qui était dans la casserole était comestible et fut agréablement surpris.

Un genre de label...


Tuesday, January 11, 2011

Parlons bouillons

Il y a le premier bouillon dashi puis le second bouillon dashi. Difficile de cuisiner japonais sans eux.
Le dashi est un bouillon de poisson préparé à partir d'algue kombu et de copeaux de bonite séchée : kezuri-bushi.
Il y a encore quelques années, la première activité de la ménagère japonaise était de râper des copeaux de katsuo-bushi (bonite séchée). On trouve désormais des copeaux tout prêts de différentes qualités.
Dans un des bacs à légumes de mon frigo, il y a ma réserve d'algues, de bonite prête à l'emploi dans des petits sachets de 5g. (Ca commence à se vider d'ailleurs... Faudrait penser à traverser).
On peut aussi avoir recours à des granulés lyophilisés, dashi-no-moto, qui permettent de préparer rapidement, instantanément même du second bouillon dashi. On peut aussi congeler le bouillon.(C'est pas tellement mon genre).
J'ai découvert le dashi-no-moto, il y a peu de temps en missionnant mon tendre, pour réapprovisionner mon stock de bonite séchée. Dès que je parle cuisine japonaise, c'est étrange comme son QI dégringole, vous savez, un genre de blocage... alors il m'a rapporté ça.


Vous conviendrez qu'il faut que j'aille à l'épicerie moi-même....
Je veux bien penser que c'est pour me simplifier la vie. 1 c à café dans 40cc d'eau chaude et le tour est joué.
Toutefois préparer un bouillon dashi n'est pas très compliqué (tant qu'il n'y a pas la bonite à râper!)



Premier bouillon dashi
pour 4 bols
60cl d'eau
10cm de kombu
20g ou 4 paquets de 5g de kezuri-bushi
Dans une casserole, mettre l'eau et le kombu. laisser tremper 1h.

A feu moyen, sans couvrir, porter pratiquement à ébullition. Retirer le kombu, réserver pour le second bouillon. Remettre l'eau à bouillir.
Ajouter 5cl d'eau froide, le kezuri-bushi. Ramener à ébullition et retirer la casserole du feu. Ne pas remuer. Laisser la bonite se déposer. Passer au chinois. Conserver le kezuri-bushi pour le second bouillon.
Le premier bouillon est prêt. Il sert le plus souvent pour préparer les soupes.

Epuisant?

Second bouillon dashi
pour 60cl
kombu et kezuri-bushi réservés du premier bouillon
60cl d'eau
15g de kezuri-bushi
Mettre l'eau dans une casserole avec kombu et kezuri-bushi réservés du premier bouillon. Po
rter à ébullition et laisser frémir 15mn ou jusqu'à ce que le bouillon ait réduit d'un tiers. Ajouter les 15g de kezuri-bushi. retirer la casserole du feu immédiatement. Ecumer. Laisser reposer et filtrer. c'est prêt.
Ce bouillon pourra servir à faire cuire légumes, viandes, poissons.

Il faudra que je vous raconte aussi comment je cuis le riz et pourquoi j'aime la soupe miso.

Riz, soupe miso, incontournables d'un repas japonais.









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