Thursday, July 24, 2008

Ping-Pong

Ce billet devait s'intituler "Une volée de gomasio" en clin d'oeil à une bloggueuse de "Là-bas" dont la Cuisine de Quat'sous ne cesse de me ravir. Comme son gomasio, qu'elle prépare elle-même, en alchimiste initiée elle réalise une cuisine séduisante à partir de trois fois rien. Peu de choses et rien de temps... à lire ses mots qui virevoltent parfaitement précis et ciblés. Un ravissement, vous dis-je! Ainsi donc, elle venait de réinterpréter le guacamole, et cela me convenait parfaitement pour accompagner des bananes ti-nains.


A mon arrivée en Martinique, les "Taties" m'ont expliqué que ce n'était pas facile de faire manger des "Ti-nains" aux enfants, excepté avec de l'avocat. Enfants et parents appellent ainsi les aides-maternelles dans les écoles et d'une manière générale, les nounous. J'avais envie de leur répondre que même adulte...

Le
Ti-nain-Morue est un plat créole consommé pour se donner du courage au la
beur, antan lontan. Vite fait, il suffit après avoir fait dessaler la morue durant une nuit, de faire cuire les bananes une petite quinzaine de minutes dans une eau où sont mêlés bois d'Inde, clous de girofle et herbes aromatiques. Les tranches de morue sont posées sur les bananes et cuisent en même temps. On sert avec une sauce chien.

La cuisine créole est le reflet de l'histoire des Antilles. De la culture des tubercules (ignames, patates douces) pour nourrir les esclaves venus d'Afrique au parfum des épices importés par les indiens. On y retrouve aussi, de nombreux ingrédients venus de France par bateau : lard, morue séchée, farine, féculents, la cui
sine d'une époque où les denrées étaient rares et chères (cher, ça n'a pas changé....), une cuisine de l'économie et du dosage (J'ai mis longtemps à comprendre que c'était souvent meilleur en mettant moins que plus!!!), de l'assemblage de petits riens. Une cuisine des restes où rien ne se perd.

Et voilà comment et pourquoi, on mange des ti-nains avec un tout petit bout de m
orue. La ti-nain n'est vraiment pas chère, mais n'est pas la meilleure des bananes... Avec une tranche d'avocat, parents et enfants seront à la fête! Et sans me vanter, à la manière de qui vous savez, une volée de gomasio a fait des heureux.

Parce que les temps ont bien changé, ma bonne dame, la morue est devenue luxueusement inabordable...par contre mon LP préféré proposait des tranches de thon fumé adaptées à mon porte-monnaie. Il y a également de l'espadon ou du marlin, cela vient de Guadeloupe et je sais par qui donc j'achète les yeux fermés. Ce sont de bons produits.

Ti-nain sautées au sésame, Guacamole de Quat'sous et Thon fumé
Couper les extrémités des ti-nains, fendre la peau sur toute la longueur et faire cuire (avec la peau) à l'eau, 10 petites minutes (D'habitude c'est 15 à cuisson complète). Vous remarquerez qu'ici les minutes sont petites, c'est comme ça, on sait.

Vous pouvez essayez avec des grandes minutes mais je ne garantis rien. Dans une poêle, verser un peu d'huile de sésame, faire sauter les ti-nains entières, sans leur peau, quelques minutes (des grandes, des petites...) jusqu'a ce qu'elles soient bien dorées.
Spontanément, elles se sont lovées en coeur, c'était so cute!!!
Elles devaient être bien
Un tour de moulin, un piment émincé et une volée de gomasio...
(
D'habitude, je ne sale pas les bananes mais le gomasio con
vient parfaitement).
Un Guacamole comme là-bas, servi avec quelques tranches roulées de thon fumé...
Ne rien dire, savourer!

Pas très loin, quelques tranches de melon où avait voler du gomasio...


Pendant que je m'activais aux fourneaux et au jardin, Ciorane a , une nouvelle fois, eu la bonté de parler de ma cuisine en des termes qui me rendent aussi roses que mes murs...

A elle, de jouer!!!

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