Avec un peu de chance, j'irais à Paris en début d'année.
Avec beaucoup de chance, les fleurs fraîches de David Hockney seront toujours accrochées à la Fondation Pierre Bergé. Fraîches, certainement car j'ai lu que l'artiste en envoie régulièrement. Il en offre aussi à ses amis par mail, de jolis bouquets numériques. J'aime cette idée d'un marché de l'Art court-circuité, bousculé.
J'aime l'esprit inventif de ce peintre. Je l'aime depuis plus de 30 ans.
"J'aime les nouvelles techniques, et je n'avais jamais vu ni pratiqué celle-ci.
Une technique, un support, peuvent séduire, passionner, vous obligent toujours à vous y prendre différemment, même si vous traitez le même sujet, qu'il faille le dessiner autrement ou qu'il faille le simplifier ... J'aime ça"
Ces mots, Hockney ne les a pas écrits à propos de l'Iphone ou de l'Ipad. C'était en 78 , il évoquait son travail sur les piscines de papier, une série d'oeuvres où se mêlaient la fabrication du papier et l'acte de peindre.
Coincé à New York dans l'attente de son permis de conduire, il se fit expliquer cette technique et chercha comment peindre les rencontres mouvantes de la lumière et de l'eau. Etonnant et toujours aussi pertinent.
Rien à voir mais un peu quand même, je m'offrirais le livre d'Alain Passard (à défaut de pouvoir dîner à l'Arpège).
A voir parce que ces collages l'inspirent dans sa cuisine comme l'inverse est aussi possible. A voir parce qu'un jour il retira la viande rouge de sa carte, persuadé d'être allé au bout de qu'il pouvait faire. et ça, ça me fait penser à Hockney à la fin de son séjour à New York .
" Je vais reprendre la route pour la Californie. Les piscines, c'est fini, j'en ai assez fait."
Passard est partout en ce moment. Tendance sur les blogs (Very easy... Kitchen en parle très bien et a réussi à merveille une recette), tendance dans les magazines où l'artiste a bien voulu partager quelques idées. Pas très convaincue par le flan brocoli-poire (surtout à cause du flan... ), j'essaierai bientôt les légumes arlequin , attirée par une datte fourrée au lemon curd. On imagine.....
Avant cela, j'ai tenté le Carpaccio de céleri- rave. Cela paraissait très facile et j'avais envie de voir tournoyer les pétales de céléri , juste comme ça dans un peu d'eau.
Carpaccio de Céleri-rave
Raper finement à la mandoline un demi-bulbe de céleri.
Faire cuire ces tranches à couvert 3 à 5mn dans un sautoir avec 10cl d'eau et 25 g de beurre. Dresser les tranches égouttées sur 4 assiettes. Ajouter 1 c à café de moutarde d'Orléans au jus de cuisson. Napper. Parsemer de pluches d'estragon.
A défaut de mandoline, j'ai utilisé mon couteau japonais et troqué la moutarde d'Orléans pour une moutarde en grains de l'Allier.
Même s'il n'y a probablement rien de comparable avec ce que peut faire le chef, je dois dire que c'était assez délectable.
Des tranches à l'aspect plus rustique que celles du magazine.
Une saveur presque terreuse dit Passard.
Tout un monde à voir